Les mots surlignés font l'objet d'une note
1[brouillon de lettre à Charles IX]
2Sire, du VIIIe de ce moys, je vous ay faict entendre ce quy estoyt
3survenu en ce gouvernement, mays, despuys, jay sceu que le jour
4precedant, quy estoyt le VIIe, par tous les endroytz de ce gouvernement,
5ceulx de novele oppinion seslevèrent et tentarent de surprendre
6Embrun, Grenoble, Serre, Dye, Orpières, Saint-André de Rosans,
7Montelymar et Romans. Mays, Dieu graces, aucune de leurs entreprinses
8ne vint à effect que uune sus Orpières, lieu quy est au prince d'Orange
9et neantmoings en Daulphiné, le quel vile et chasteau estoyent
10desmantelés, mays à la preservation du seigneur de Vilefranche quy avoyt
11sa meyson léans. Je luy promis de fayre relever les breches tant
12seulement de la ruine et de muraille sèche ; et à esté trahi par
13ung de ladite novele oppinion à quy il se fioyt. A la verité, il luy donnoyt
14quelques advis, mays non pas au besoing, ce quest leur costume.
15Entre les autres viles quils ont failly, ce a esté Le Buys, quest ung
16siège du balliage des Montagnes. Montbrun, qui en est voysin quatre
17l[i]eues menoyt ceste pratique et ung Saynt-Aubray que votre magesté
18fit sortir ors de prison à Paris, qui sy estoyt catholise et avoyt fayct
19porte. Montbrun, quy estoyt deors en embusquade ne le sceut secourir si
22à propos que ceulx de la ville ne luy fissent abandonner ladite
23porte et se sauva, blessé à ung bras ; et y eut dune part et dautre
24de tués et blessés. Ceulx du Viverays et du Pouzin quy passèrent
25en lile que je vous ay faict entendre, ont repassé dautant quilz nont
26trové tant de lieux saysys comme on leur avoyt promis ; du costé de
27Pragela et Fressinières et valée d'Engrongne sy fayct quelque remuement
28que a esté cause, syre, et aussy voyant teles esmotions, que jay prié
29monsieur larcevesque d'Embrun de sy retyrer, le quel estoyt sus son partement
30pour satisfayre voz commandemens de vous aler trover. Je
31suplie très humblement votre magesté trover bon tel arrest car certey
32nement, syre, il est tant aymé et respecté en Brianssonnoys, Embrunoys
33et Gappaçoys et en toutes ses montagnes, que il vous y fera service et
34ne sache aucunz en ses endroytz là quy en aye mieulx les moyens ;
35quant à laffection et volunté, je nen diray rien, syre, car elle vous
36est de long temps cogneue. Il vous plerra luy fayre entendre sus ce
37votre intention.
38Sire, jey esté constreint fayre levée daucunes compagnies, tant pour
39metre dans les viles que pour du tout ne abandonner la campagne. Je nay
40moyen de les fayre payer et mal ayscément vivre. Sil plesoyt à votre
41magesté me permetre de mayder de quelque impot sus le sel qui est
42à la moindre foule de voz sugetz, dautant que lestranger en paye sa
43part. Il me semble que seroyt très à propos. Je viens presentement
44destre adverty que ceulx du Viverays veulent revenir de çà sus lesperance
45quon leur donne que Saint-Roman doybt venir aveques quelques forces du
46costé de Genève et Berne " [marge gauche : " suivant ladvis que votre magesté en a eu et quil vous a pleu me fayre me fayre entendre par votre despeche du IIe] et aussy que ledit Saint-Auban est blessé en troys ou quatre
47lieux, à qui on nespère vie, le vray loyer de son merite ne voulant oblier de
48[64 v°] remercier très humblement votre magesté de leconomat
49quil vous a pleu maccorder, je ne le veulx pour en frustrer
50le consistoyre du pape du droyt des bules du quel nean
51et faveur, mays cest pour povoyr des fruitz satisfère
53à la despence de la despeche, me retrouvant en telle
54necessité pour ne recevoyr aucung payement de
55mes estatz, que je ne scay plus où jen suis, et toutesfois,
56je demeureray assés satisfayct, syre, pourveu que
57vous soyés mestre de La Rochele, car cest de là
58le cardinal d'Armaignanc et mareschal de Dampville,
61sus ce gouvernement.
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[brouillon de lettre àA Catherine de Medicis]
65votre magesté verra, sil luy plaist, quelz affaires me sont tout à coup tumbez
67sur les bras et la peyne où je suys dy pourvoir et faire fournir à la
68despence qui y est necessaire ; qui me faict pource faire supplier très humblement
69attendu que cest tout le moyen que je puys esperer en cella, et le
71moings dommageable à voz subiectz ; dautant que lestranger en portera
72madame, lyconnomat quil vous a pleu maccorder, que je nay recherché
74pour cuyder en rien alterer des droictz de notre Saint-Père si nest en tant que
75sera son bon plaisir et le votre, mais cest pour la necessité où je suys,
76comme il plaira à votredite magesté entendre par madite lettre etc ...